Tous les paris sont ouverts dans la cinquième saison ambitieuse et délirante de Search Party
Search Party fait faillite dans les instants qui ont précédé le générique final de sa cinquième et dernière saison. Le dénouement bizarre n'apaisera pas nécessairement tout le monde, mais c'est un ajustement étrangement parfait pour un spectacle qui se délecte de ses situations exacerbées. La comédie HBO Max compose l'absurdité dans les derniers épisodes de la saison cinq, réalisant principalement un pivot du troisième acte induisant un coup de fouet cervical comme aucune autre émission de télévision ne le peut, grâce à un casting virtuose mais largement sous-estimé.
La série a commencé comme une comédie noire en 2016, et a depuis expérimenté des genres à presque chaque saison : vrais crimes, drames judiciaires , psychodrames/thrillers. L'approche intelligente et structurée de Search Party développe lentement sa portée ; la dernière saison l'amène à un tout autre niveau. Alors qu'elle se débat sous le fardeau de trop de fils narratifs, la série parvient à lier ses différents arcs ensemble pour une fin délirante et captivante.
Créé par Sarah-Violet Bliss, Charles Rogers et Michael Showalter, Search Party a finalement porté sur la crise d'identité stupéfiante de Dory Sief (Alia Shawkat). Sur une période de quatre saisons, elle a bouleversé sa vie et celle de ses amis, avec peu ou pas de remords dans une quête d'aventure. Alors que le spectacle se précipite vers la ligne d'arrivée, le narcissisme de Dory a littéralement des conséquences qui changent le monde. Révéler plus gâchera certains événements colossaux, mais il suffit de dire que le spectacle avance avec des niveaux de satire à tout parier pour terminer son voyage.
Search Party manque rarement avec sa dérision du mode de vie millénaire et de la culture Internet. La nouvelle saison aborde ces sujets à travers le prisme des magnats de la technologie, des influenceurs Instagram, des cultes modernes et de la peur d'un jour apocalyptique imminent. Alors que Dory, Drew (John Reynolds), Portia (Meredith Hagner), Elliott ( John Early ) naviguent dans le chaos qu'ils ont causé au hasard, la série reflète l'actualité avec précision et hilarité. Cet humour est vital, mais le spectacle est toujours profond car, sous des circonstances surréalistes et des protagonistes sans scrupules, il est enraciné dans des crochets émotionnels étonnamment forts. Le lien central tordu entre les quatre noyaux humanise leur ridicule global.
Malgré un palmarès épouvantable, les amis de Dory ne peuvent s'empêcher de tomber sous le charme de sa confiance, qu'il s'agisse de garder un secret meurtrier ou de tourner en boucle pour la sauver de son ravisseur. La saison cinq capitalise sur l'énigme que Shawkat fabrique de manière experte autour de son personnage en transformant Dory en une sorte de messie.
Fraîchement sortie de son expérience de mort imminente, Dory pense avoir trouvé la paix intérieure alors qu'elle était enfermée dans un institut clinique. Elle fait appel à ses copains pour aider à partager cette nouvelle sagesse avec le monde. Leur première décision est de faire équipe avec Tunnel Quinn ( Jeff Goldblum ), un PDG excentrique, semblable à Elon Musk, qui leur offre toutes les ressources et les fonds nécessaires pour créer une «pilule d'illumination». Si seulement c'était aussi simple. Pour ajouter à la vanité, ils invitent les meilleurs influenceurs à être des cobayes. La croisade se transforme progressivement en un désastre incontrôlable et divertissant.
Search Party fournit une analyse mordante de la façon dont Dory and co. peuvent à peine se sauver grâce à cette idée faussement sincère qu'ils sauvent l'humanité. Il y a des aperçus fascinants de la façon dont la société est crédule à propos de la superficialité des médias sociaux, de l'achat d'idées et de l'alimentation des ego qui doivent être contrôlés. Ce ne sont pas seulement Elliott, Drew et surtout Portia qui commencent à servir le paradis des imbéciles, c'est tout le monde en ligne. Par conséquent, la réponse métaphorique de la série aux dangers du travail apparent de Dory est un grand swing sanglant.
Une concentration radicale sur le changement de genre se traduit par moins de gains pour les autres intrigues secondaires. Elliott et son partenaire Marc (Jeffrey Self) adoptent un fils effrayant tout droit sorti d'un film d'horreur. Malheureusement, leur nouvelle dynamique familiale ne donne pas grand-chose en dehors de quelques camées fantastiques. Sans surprise, Goldblum s'intègre parfaitement dans Search Party , mais Kathy Griffin se débat avec sa performance frénétique et un scénario abrupt avec Chantal (Clare McNulty). Au crédit du spectacle, il récompense la patience avec l'arc inhabituel de Chantal, en particulier dans la façon dont il trouve un parallèle entre elle et Dory à la fin.
La transformation de Dory - d'un diplômé ennuyé de la NYU à un criminel en quête d'attention, d'une victime d'enlèvement à maintenant une sensation virale - semble d'une grande portée. Shawkat le vend facilement; elle a une compréhension claire des complexités et des nuances de Dory. Il est carrément troublant de voir son alter ego sombrer dans la folie mesurée en tant que chef de secte. Sa performance effrayante est la meilleure de la série à ce jour.
Les autres membres de la distribution sont constamment hystériques, mais Hagner reste la vedette alors qu'elle parvient à démystifier l'état psychologique de Portia. Sa feuille de route rappelle ici celle de Dory au début de l'émission. Lasse d'une relation ennuyeuse et d'un travail médiocre, Portia est attirée par l'option d'illumination de Dory comme une évasion de la même manière que son amie ressentait la mission de retrouver Chantal. Elle se retrouve même dans un triangle amoureux inattendu, à la fois convaincant et ridicule. À un moment donné, Portia boit l'eau de la baignoire de Dory comme si c'était du Kool-Aid.
La conclusion ambitieuse et invraisemblable de Search Party est en quelque sorte emblématique de son personnage principal ; c'est terrifiant, intrépide et devient grand parce qu'il n'y a vraiment plus rien à perdre. Il y a quelques ratés mineurs en cours de route, mais l'anarchie de la dernière saison affine la compréhension de l'air du temps par la série.
