Nous sommes tous laids

Nov 30 2022
Je suis le connard. Laisse-moi expliquer.
Photo par charlesdeluvio sur Unsplash

Je suis le connard.
Laisse-moi expliquer.
J'ai regardé un couple.
Ses cheveux s'amincissaient.
Son nez était trop gros.
Son boyau pendait au-dessus de sa ceinture.
Ses seins se sont affaissés.
Son pénis trop petit.
Son 40 fois trop élevé.
Son rire trop fort.
Sa voix trop calme.
Etc.

Et pourtant,
ils s'étaient rencontrés.
Ils se sont trouvés
et se sont tenus devant moi dans un état d'art.
C'était beau.
Il y avait de l'amour là-bas.
Leur art célébrait l'amour.
Je me suis sentie émue
et j'ai réalisé que j'étais la plus laide.
Mes pensées de connard de jugement
exigent que j'adhère
à une
vision construite de la beauté.
On attend de moi que je chasse
une pression sociale.

Et je me rends compte que
ma laideur
est bien plus profonde que le niveau de la peau.
Le mien est si complet
que je ne peux pas accepter l'amour
parce que je suis trop superficiel.
Je ne supporte pas la vulnérabilité
parce qu'elle est trop faible.
Je ne peux pas croire que mes pensées
sont les miennes
parce que je me fie trop
aux opinions des autres.
Je suis un homme brisé.
Maintenant, je suis plus attiré
par l'ignorant parmi nous,
par la poursuite du pouvoir,
qu'une femme
nue devant moi.

Cette faim est insatiable,
et je me demande, je l'
espère,
comme un enfant qui attend son arrêt
de bus pour rentrer chez lui,
si je rencontrerai quelqu'un
qui me trouvera encore belle.
Tout comme ces deux amants l'ont fait,
et je me demande si je peux.
Si parce que je me trouve moche,
si quelqu'un peut retirer
quelque chose qui reste
beau en moi,
ou si ce petit garçon
est trop loin maintenant.
Si je me méfie pour toujours aujourd'hui
de quiconque trouve en moi
quelque chose de rédempteur , d'
aimant et de gentil.

Quelque chose à espérer.
Quelqu'un à aimer.